la balade du self -3bis-

Comme nous l'avons vu, sur la balade du self -3-,  la phase de mise en contact, où nous nous ouvrons plus fortement à notre environnement, est une phase du cycle, logiquement, riche en résistances potentielles... donc en potentialité de déviation de notre cycle de contact

C'est dans l'environnement, grâce à l'environnement, que nous pouvons orienter nos émergences pour tenter qu'elles se complètent et ainsi trouver de la satisfaction.

Si cette orientation se passe bien, nous augmentons nos chances d'accéder au plein contact, lieu de la complétude avec l'autre par excellence ... (du Graal relationnel si j'ose dire) ... mais ce passage n'est pas sans embûche, ni un but en soi d'ailleurs.

Courageusement, nous avons déjà déjoué les pièges de l'introjection et de la projection intempestives mais nous ne sommes toujours pas à l'abri de voir notre cycle de contact dévié : la rétroflexion, la déflexion et la proflexion nous attendent, encore, au détour du chemin...

Je vous propose, aujourd'hui, de mieux les repérer pour leur permettre d'exister dans ce qu'elles peuvent vous apporter de bon, plus que dans les ruptures ou déviations de cycle qu'elles peuvent provoquer chez vous.

LA RETROFLEXION

 

Comme toutes les résistances au contact, la rétroflexion est très utile ... la rétroflexion permet de contrôler ses impulsions vers l'environnement ... elle permet de se contenir.

"Tourne 7 fois ta langue dans ta bouche avant de parler !" voilà un introjet qui peut s'avérer bien utile à certain.e, en incitant à une rétroflexion saine ... et dont le manque a pu et peut encore engendrer quelques désagréments relationnels à votre humble serviteuse.

Il peut être aussi bon pour soi de garder un jardin secret, de ne pas tout partager avec l'autre même si nous nous sentons obligé.es, surtout quand cet autre à tendance à ne pas respecter nos limites ou quand nous même avons du mal avec la liite de l'autre.

En excès c'est l'immobilisation de notre spontanéité, de notre créativité, de notre singularité. C'est aussi retourner vers soi ce qu'il aurait été sain d'exprimer à l'autre. C'est ne pas dire, ne pas montrer ce qui aurait pu/du l'être.

Rétrofléchir c'est garder à l'intérieur et cela se lit sur le corps. Une mâchoire qui se sert, des épaules ou des mains qui se contractent sont le signe de quelque chose qui se retient.


petite mise en pratique

1. Je vous propose, comme je l'ai moi-même partagé avec vous précédemment,  de chercher dans votre mémoire familiale, quels introjets ou tentative d'introjection étaient porteur.ses d'une incitation à la rétroflexion. Cela peut être sous la forme d'un adage ou de "dans notre famille, on ..." ou "les garçons, ça ..., les filles ça ...". Puis de regarder comment cet introjet vit en vous en termes de rétroflexion.

 

2. Peut-être que la liste de vos introjets familiaux est longue alors n'hésitez pas à en lister un maximum puis pendant plusieurs jours, prêtez attention à qu'est-ce que vous rétrofléchissez et comment vous le faites (que se passe-t-il en termes de pensées, d'émotion, corporellement).

 

3. Sans nécessairement d'introjet préalable, peut-être rétroflechissez-vous certaines choses.

En vous observant faire, essayez de repérer qu'est-ce que vous avez du mal à laisser sortir de vous.

Puis posez-vous les questions suivantes:

- est-ce que cela est bon pour moi ?

- à côté de quoi je passe en faisant cela ?

- qu'est-ce que je risque à moins rétrofléchir sur telle ou telle chose ?

- si cela vous parait bon pour vous, essayez de moins rétrofléchir sur certains domaines et regarder ce que cela change pour vous et pour vos interlocuteurs.


LA DEFLEXION ET LA PROFLEXION

 

Ces 2 résistances sont de savantes combinaisons des autres résistances et j'ai une vraie tendresse pour elles. Elles nous montrent toute notre inventivité pour complexifier mais aussi adoucir un peu la relation qui, avouons-le nous, est quand même loin d'être une mince affaire parfois ...

LA DEFLEXION, c'est répondre à côté quand une question nous embarrasse, sourire pour éviter de montrer notre tristesse, rire pour cacher notre gêne, être cynique pour ne pas toucher notre sensibilité ... c'est mettre un peu de nous à l'extérieur mais pas tout à fait comme ce qui s'y vit ou pourrait grandir un peu plus, si nous pouvions soutenir ce qui émerge ...

Ce peut être aussi répondre par le mental ou aller vers l'environnement avec son mental alors, qu'à l'interne, c'est l'affectif qui émerge et s'active.

Cela peut également être un très bel outil de diplomatie pour botter gentiment en touche et éviter la confrontation directe.

LA PROFLEXION, c'est faire à l'environnement ou se faire ce que l'on aimerait que l'environnement nous fasse. Prendre quelqu'un dans ses bras quand on aimerait être pris.e dans les bras, se caresser soit même le bras quand on aimerait être rassurée.e.

(Je vais essayer de me creuser un peu la tête pour faire un petit schéma de la proflexion ... là j'ai un peu séché ... d'autant que la 4ème semaine de scolarisation à domicile commence à laisser des traces ;) ...).

 


petite mise en pratique

1. Pour mettre cela en pratique, je vous propose d'essayer de trouver de quel mélange de résistances sont faites:

- la déflexion

- le proflexion

... j'attends vos réponses et vos éventuelles questions  ici

 

2. Vous pouvez ensuite, comme vous en avez maintenant l'habitude,

a. vous observez faire (dans les mots, les pensées, les émotions, les sensations corporelles) en termes de déflexion et de proflexion.

b. analyser en quoi cela est bon pour vous et si, éventuellement, cela vous prive de quelque chose.

c. tenter des choses nouvelles en lien avec ces résistances (ce peut être les rendre moins agissantes en osant un peu plus vers l'environnement ou au contraire en user un peu plus à bon escient).

 

belle suite de balade du self à vous

et pour le prochain article ... le Graal interactionnel .. le plein contact !


Et n'oubliez pas, pour vous ou vos proches,

 

Si vous lisez ce post alors que la pandémie de COVID-19 nous impacte encore, sachez que la ff2p, fédération française de psychothérapeutes, a mis en place une

plateforme de soutien téléphonique et en visio-conférence gratuite

pour les personnes rencontrant des souffrances en ce temps de confinement et

pour les professionnels de l'aide et du soin

afin de prévenir l'apparition des troubles anxieux et des burn-out professionnels.

 

Vous pouvez trouver plus d'informations ici.