la balade du self -3-

Pour les nouveaux.elles arrivant.es, je vous propose un petit détour par la balade du self -1-, avant de nous rejoindre ici.

 

Après ce pré-contact, un peu long donc, pour ceux qui suivent l'arrivée de la suite de leur balade du self, une question reste présente pour moi avant de passer à la suite : "Comment vivez-vous vos pré-contacts depuis qu'il nous est demandé ne garder nos distances les uns avec les autres ?".

Personnellement, j'ai vécu un flottement avant de trouver un rituel personnel. Mon souhait était de prendre contact sans rentrer dans le vif du sujet trop vite, car j'aurais eu la crainte d'agresser un peu l'autre avec mon monde.

Prendre le temps du pré-contact avant d'engager la mise en contact, dont il va être question dans cette 3ème partie de notre balade ?

Finalement, je me suis vue poser un regard plus appuyé qu'à l'habitude et laisser un temps de suspend ... pour prendre le pouls de ce que je ressens et de ce que je perçois de l'autre. Et vous ?

 

Et puis il y a cette fameuse question "ça va?". Qu'en fait-on ?

La laissons nous dans son rôle social qui ne semble pas avoir vocation à obtenir de réponse sincère ou prenons-nous le risque de nous dévoiler à l'autre un peu plus sincèrement ?

Et d'ailleurs, nous qui posons cette question,  sommes-nous prêt.es à accueillir le dévoilement de l'autre ?

 

Saviez-vous, à ce propos, qu'à l'origine, il s'agissait par cette demande de s'enquérir de l'état de santé de notre interlocuteur ? 

Le "ça va" faisant référence à la qualité du transit intestinal et des selles de ce dernier, signes d'éventuelles maladies.

Peut-être verrez-vous un peu différemment cette question que nous nous posons les uns aux autres si nonchalamment...

 

Après cette entrée en matière, quelque peu insolite, je trouve qu'il est maintenant grand temps de vous proposer une mise en contact avec le sujet qui nous préoccupe ici, la phase de mise en contact justement.

LA MISE EN CONTACT

 

Si l'énergie présente dans notre émergence, née en fonction ça est suffisamment forte, cette émergence va aller rencontrer l'environnement qui l'entoure, pour se compléter.

Dans cette phase, nous commençons à nous ouvrir à notre environnement pour y diriger notre besoin et pour cela nous allons identifier et aliéner les informations qui y sont présentes.

Identifier, c'est repérer certaines informations.

Aliéner, c'est ne pas en percevoir d'autres.

Notre cerveau trie de l'information en permanence. Si nous étions en contact avec l'ensemble des informations présentes, à un instant T, autour de nous et en nous, nous deviendrions fou.olle.s. Il est donc pertinent de trier.

Mais il se trouve aussi que de la qualité de nos identifications et de nos aliénations va  découler la qualité de le complétude de notre besoin...

Et il est possible que notre histoire, notre éducation nous aient amené.es à aliéner systématiquement certains types d'informations et à en sur-identifier d'autres. Réduisant ainsi, drastiquement, notre marge de liberté et de créativité pour voir notre émergence se compléter de façon satisfaisante.

La mise en contact avec l'environnement est un moment sensible, ce qui la rend logiquement et fortement porteuse, comme vous allez le découvrir ensuite, de résistances au contact.

 

Petite mise en pratique

A ce stade vous pouvez déjà vous poser les questions suivantes :

 

1) Il y a-t-il des informations que j'identifie très vite et systématiquement dans mon contact à l'environnement ?

 

2) A quoi cela me sert-il, aujourd'hui, d'identifier cela de façon aussi prégnante ?

Si vous identifiez fortement certains types d'information :

  • C'est que cela vous a servi de procéder ainsi dans votre histoire. Autrement cette sensibilité particulière ne se serait pas mise en place.
  • Il se peut aussi que vous ayez un profil hypersensible ou un fonctionnement en haut potentiel intellectuel et là, la 3ème question est la plus intéressante pour vous.                                                                                                                               La réponse va vous permettre de mieux vous rendre compte de l'impact de votre "hypercaptation" ... et peut-être de la nécessité pour vous de vous entraîner à apprendre, puis à vous forcer à prioriser l'information dont vous avez besoin pour ne pas vous éparpiller... oui je sais c'est une perspective qui peut paraître peu acceptable, voire inacceptable et pourtant vous gagnerez en réalisation concrète et en une meilleure complétude de votre émergence initiale ... moins de choses resteront en suspend, inachevées en vous.                                                                 Au final votre confiance en vous qui s'en verra fortifiée.

3) Qu'est-ce que je fais avec ces informations, quelles conséquences occasionnent pour moi la prise en compte de ces informations ?

 

4) En sur-identifiant certaines informations, à côté de quoi je passe ?

 

5) A côté de quoi je passe très régulièrement, voire systématiquement, plus généralement ?

Vous pouvez en avoir une petite idée par rapport à ce qui vous revient en tête après coup ou par rapport aux retours que les gens vous font sur comment vous êtes, qui tournent toujours un peu autour de la même chose, alors que ces personnes appartiennent à des sphères différentes de votre vie.

 

les résistances au contact de la mise en contact

 L'INTROJECTION

 

L'introjection est le fait de mettre à l'intérieur de soi, sans s'en distancier, quelque chose de l'environnement.

L'introjet est le contenu que l'on a introjecté.e.

Cette action était très présente et primordiale lorsque nous avons introjecté le modèle éducatif dans lequel nous avons grandi. C'est un élément important de l'éducation et de la socialisation. J'introjecte l'introjet de "ne pas traverser quand une voiture arrive". J'introjecte les introjets de politesse. Il s'agit d'une saine intojection, d'introjets bénéfiques. Mais nous avons également introjectés les croyances familiales, le modèle culturel de notre classe sociale ou de celle à laquelle nous appartenons maintenant, des façons de réagir au monde de personnes qui avaient de l'influence sur nous (face aux émotions, à l'autorité, à la différence, aux hommes, aux femmes, aux enfants ...) et les avons-nous réellement réactualisés ?

Nous pensons que ces introjets n'en sont pas, que nos croyances, nos façons de réagir nous appartiennent en

propre mais est-ce vraiment le cas?

Ces introjets ne  nous empêchent-ils pas de vivre les désirs, les besoins, les envies qui émergent en nous et qu'il serait bon pour nous de laisser vivre? Ne nous amènent-ils pas à réagir, penser, percevoir d'une façon qui nous prive d'une part de notre liberté d'être qui nous serait plus profitable ?

PETITE MISE EN PRATIQUE

Muni.e d'un papier et d'un crayon vous pouvez dresser la liste de vos introjets en répondant à la 1ère question, puis répondre aux suivantes :

 

1) Qu'ai-je hérité de ma famille, de ma scolarité, de mes études, de mes amis, de mes collègues en termes de "il faut" et "il ne faut pas" ?

 

2) Qu'ai-je déjà fait évolué, remis en question ?

 

3) Puis regardez chaque introjet et demandez-vous: " qu'est-ce que cela m'apporte de penser ou d'agir avec cette fidélité à cet introjet"  et "de quoi je me prive en restant fidèl.e à cet introjet ?"

 

4) Vous pouvez ensuite voir si vous pouvez vous permettre un peu plus de liberté à certains endroits ... l'expérimenter ...  ressentir ce que cela vous a apporté ... et le noter !

 

5) Vous pouvez aussi regarder si dans votre journée vous êtes traversé.es par des "je devrais/je ne devrais pas", des "il faut/il ne faut pas"ou des "c'est bien de/ce n'est pas bien de" ou par des "l'autre devrait ou ne devrait pas" ou, toujours concernant les autres, par des "c'est bien de/de n'est pas bien de".

 

6) Muni.e de cette nouvelle liste, regardez en quoi cela est-il "si bien ou pas bien de", en quoi " il faut que je ou il ne faut pas que je" ou en quoi cela "devrait ou ne devrait pas", en vous posant ensuite la question : "Qu'est-ce que cela apporte et de quoi cela prive ?"

 

7) Peut-être allez-vous voir émerger quelque chose de présent en vous et qui demande à prendre plus d'espace ou moins ?

- Dans ce cas posez vous la question qu'est-ce qui m'empêche de faire ce changement dans ma vie ?

- Quel est le plus petit pas que je peux faire ?

- Puis faites-le et notez ce que vous avez ressenti en osant opérer ce petit changement.

LA PROJECTION

 

Intuition, ressenti ou projection, parfois la barrière est mince et puis ... la projection ne se base pas sur rien mais bien sur des micro-informations captés de l'autre qui porte des graines de vérité. Attention à ce que ces graines de vérité ne soient pas déformées par notre propre subjectivité ...  là l'intuition de vient projection.

Projeter c'est prêter à l'autre quelque chose qui nous appartient et dont nous ne sommes pas conscient.

Refus ou impossibilité de voir cela chez nous et plus  grande facilité à le percevoir chez l'autre ... l'autre miroir de nous même ... de ce que nous ne pouvons assumer en nous car trop douloureux.

La projection est saine quand elle nous permet de capter des informations plus subtiles de notre environnement pour mieux nous y diriger mais attention à ne pas prendre systématiquement pour vérité nos impressions, intuitions. N'hésitez pas à confronter votre intuition avec la réalité de l'autre  en vérifiant auprès de lui que, ce que vous lui prêtez, correspond à son propre vécu. Soyez diplomate si vous souhaitez accéder à cette vérité de l'autre, rester humble : "je ressens ou j'imagine ça en ce moment, est-ce que c'est quelque chose que tu ressens aussi, qui te parle?"

Une projection inadaptée peut venir vous fournir une information fausse sur votre environnement ce qui a des conséquences sur vos possibilités de compléter votre émergence de façon satisfaisante.

PETITE MISE EN PRATIQUE

A chaque fois que vous pensez ressentir, deviner, quelques choses sur l'autre :

1) Demandez-vous : "en quoi cela pourrait-il m'appartenir ?"

2) Vérifiez avec l'autre si votre vécu est proche du sien,

si c'est le cas, écoutez la nuance qu'il apporte à son vécu par rapport au votre,

si ce n'est pas le cas, écoutez comment vous réagissez.

 

Petite dédicace pour les personnes hypersensibles ou à haut potentiel intellectuel, concernant le mécanisme de projection.

Votre cerveau capte et traite plus d'informations que la moyenne. Il est possible que vous ressentiez quelque chose en vous, tiriez une analyse rapide, du fait d'avoir capter quelque chose de l'autre ou d'une situation dont l'autre ou les autres n'ont pas encore conscience.

Si vous n'êtes pas rejoint sur votre ressenti d'une situation, n'insister pas, cela risquerait de placer l'autre en position de défense et devenir contreproductif, là où vous souhaitez, en toute bonne intention, bien faire, être utiles.

Cela peut être très bousculant pour l'autre. Mettez à vous à sa place. Quelle réaction auriez-vous si quelqu'un était en train de vous parlez de vous, sur un point qui vous est encore aveugle?

Restez humbles, diplomates, patient.es et seul l'avenir vous permettre d'être rejoint.es ... ou non dans ce que vous aviez pressenti. N'oubliez jamais que vous pouvez aussi avoir tord et être juste en train de faire une belle projection ... si si si, c'est possible!


 

Que nous nous connaissions déjà ou pas, n'hésitez pas à me poser des questions, à me faire part de l'observation de votre processus, directement sur mon mail accompagnement.etsi@gmail.com ou ici.

Je prendrais le temps de vous éclairer et de vous faire un retour sur ce que je comprends de votre processus pour vous aider à aller un peu plus loin.

 

Si vous lisez ce post alors que la pandémie de COVID-19 nous impacte encore, sachez que la ff2p, fédération française de psychothérapeutes, a mis en place une

plateforme de soutien téléphonique et en visio-conférence gratuite

pour les personnes rencontrant des souffrances en ce temps de confinement et

pour les professionnels de l'aide et du soin

afin de prévenir l'apparition des troubles anxieux et des burn-out professionnels.

 

Vous pouvez trouver plus d'informations ici.

je vous souhaite une belle suite de balade