la balade ... du self -2-

Un cycle de contact optimum ...

Je suis en contact avec mon besoin, je l'oriente impeccablement dans un environnement riche et propice, je m'y nourris et nourris l'autre avant de me retirer tranquillement, pour assimiler cette expérience nouvelle et constructive.  Je suis alors, repu.e, un peu changé.e et petit à petit totalement disponible à vivre un nouveau cycle tout aussi excitant ...

 

Euh, peut-être, parfois ... mais en réalité pas si souvent !

Pourquoi ?

Parce que c'était lui, parce que c'était moi ! ... Parce que la Vie !

Et surtout parce que les résistances au contact entrent en jeu ...

 LES RÉSISTANCES AU CONTACT

 

Les résistances au contact nous permettent de nous adapter à notre environnement, de nous y mouvoir. Sans résistance au contact, nous entrons dans le monde de la pathologie car la différenciation soi / l'autre n'est plus existante ou bien cela voudrait dire que nous n'aurions plus conscience de la réalité de l'environnement qui nous entoure.

Ces résistances se construisent, principalement, dans l'enfance et l'adolescence grâce à notre éducation, notre socialisation.

Elles sont donc saines, à la base, et nous permettent de déployer notre self.

Puis, par notre éducation, par nos Gestalt Inachevées, certaines résistances s'invitent automatiquement ou sont présentes en excès ou en manque. Elles ne sont plus au service du déploiement de notre self, de nos ajustements créateurs à chaque situation, mais reproduisent des ajustements conservateurs dans notre façon d'être en relation avec le monde. Ces ajustements conservateurs sont là, en quelque sorte, pour protéger, maintenir quelque chose en nous. Finalement, ces résistances viennent entraver notre liberté d'être, de nous adapter créativement à ce que la vie nous propose.

 

Self : les différentes fonctions (nous avons vu la fonction ça) présentes au long des différentes phases de notre cycle de contact (nous avons vu le pré-contact).

Gestalt : ce qui émerge en nous et qui va venir se nourrir, se compléter dans l'environnement.

Gestalt Inachevée : une émergence qui n'a pas pu se compléter dans l'environnement et reste en suspens ... elle cherchera à se compléter à nouveau, venant teinter les nouvelles expériences de quelque chose d'ancien. Ceci favorisera sa reproduction car le nouveau n'est pas la même situation que celle où la gestalt initiale ne s'est pas achevée.

Ajustement Créateur : capacité à s'adapter à une situation de façon appropriée et satisfaisante en ayant tenu compte de soi et des possibilités offertes par l'environnement.

Ajustement conservateur : reproduction de solutions anciennes dans une situation forcément nouvelle, puisqu'aucune situation n'est exactement la même qu'une précédente.

LA CONFLUENCE

 

C'est l'état d'indifférenciation du bébé qui vient de naître. Il ne sait pas encore qu'il n'est pas sa mère, que sa mère n'est pas lui. Il ressent mais ne sait pas qu'il EST. Soi / l'autre n'existe pas. Il découvrira et construira cela, petit à petit.

On ne peut pas réellement parler de contact dans la confluence puisque le contact implique SOI en contact avec l'AUTRE.

Dans la confluence, la conscience de ce qui est soi est affaiblie. L'environnement se mélange à soi, nous pénètre exagérément. Nous gardons quand même une conscience de soi car autrement nous basculerions dans la pathologie.

Dans sa version saine la confluence est l'osmose avec l'autre, tout en gardant la capacité de nous reconnecter à nous même.

Dans sa version dommageable au contact, nous n'arrivons plus à sentir nos propres émotions, envies, besoins, seuls celles et ceux de l'autre existent en nous.

Dans ce cas, comment engager un cycle de contact qui nous apportera la satisfaction de notre besoin puisque nous n'avons pas conscience de notre besoin?

Elle est principalement présente en pré-contact puisque c'est là qu'émerge notre besoin, pour ensuite nous amener à vouloir le compléter. C'est ce mouvement qui nous pousse à aller vers l'environnement. Cet "aller vers" l'environnement correspond à la mise en contact ... et ce sera l'étape 3 de votre balade du self.

petite mise en pratique

Maintenant que vous savez repérer ce qui se passe en vous lors de la phase de pré-contact (pour les retardataires rendez-vous ici), que vous avez repéré votre, vos tempos de pré-contact ... sans vous juger, juste en observant ce que vous vivez; vous êtes prêt.es à dénicher votre tendance (ou non) à la confluence.

 

Dans ce temps particulier, lié au confinement, votre environnement change fortement.  Présence (peut être excessive) de vos enfants, conjoint.e ou renvoi à votre solitude. Éventuelle montée de crainte face au risque de contagion ou à l'affection de l'un de vos proches. Rétrécissement de votre périmètre de mouvement. Éventuelle baisse d'activité professionnelle ou de revenus, journée dont le rythme est changé, dont le but, l'organisation ne va plus de soi  ...

  1. Comment vivez-vous ce changement ? Listez ce qu'il vous apporte d'agréable et de moins agréable.
  2. Remarquez-vous des changements dans votre façon d'appréhender la situation, au niveau corporel, émotionnel ou de vos pensées, après un appel téléphonique, après avoir pris connaissance des dernières actualités ou lors de vos conversations avec ceux qui vous entourent ? (au sujet du COVID-19, du confinement ou autre)
  3. Notez ces changements puis reportez-vous à votre profil et passez à l'expérimentation (si le cœur vous en dit) :
  • Si rien ne change, vous pouvez manquer un peu de confluence saine. Vous devez probablement vous couper de votre environnement. C'est votre façon à vous de vous protéger.

Peut-être pouvez-vous essayer de vous laisser un peu plus toucher par les évènements, partager l'émotion de l'autre, sans vous y perdre, bien sûr. Essayez et regardez ce que cela vous fait vivre de nouveau et notez le.

  • Si vous remarquez des changements, mais que vous retrouvez votre équilibre, que vous vous sentez en lien avec l'autre, sans vous sentir envahi.es par lui, c'est que votre confluence joue correctement son rôle. Vous avez une bonne capacité d'empathie.
  • Si vous êtes fortement impacté.es, votre confluence est possiblement importante. Plus que de l'empathie vous vivez probablement de la sympathie, c'est à dire que vous prenez en vous, pour vous, ce que vit l'autre.

Vous pouvez essayer de vous recentrer sur ce qui est votre réalité présente :

- Qu'est-ce qui vous entoure, que ressentez-vous comme sensation dans votre corps, quelles émotions, quels sentiments sont présents, que pouvez-vous faire concrètement, mettre en place pour vous sentir mieux (et faite-le).

- Repérez ce que vous percevez d'agréable, de positif  dans cette situation de confinement et notez-le dans votre carnet.

 

Vous serez d'autant plus apte à être en relation avec l'autre que vous serez vous-même en conscience de votre réalité et sereine avec elle.

 

Si vous ou l'un de vos proches rencontrez des difficultés fortes en lien avec cette pandémie

(anxiété, burn out professionnel pour les soignants)

la ff2p, fédération de psychopraticiens pourra vous mettre en lien avec des psychopraticiens bénévoles

pour des entretiens de soutien.

Vous pouvez les joindre au 01 44 05 95 50

 

Bonne balade à la découverte de votre confluence